Je suis née le 4 août 1984, dans une ville du sud-ouest de la France, et dans une grande famille italienne.

Mon grand père a 3 sœurs et 1 frère. Étant le plus vieux des frères et le 2Sd de la fratrie, il a toujours été le plus fort et a toujours mené sa famille. 

Cette importance est toujours d'actualité et elle l'est encore plus vis-à-vis de sa femme et de ces 2 filles, ma tante et ma mère. Les 2 filles se sont mariées.

Ma mère avec mon papa, de cette union, mon grand frère et moi sommes nés.

Et du coté de ma tante, mariée aussi avec 2 enfants ma cousine l’aînée et mon cousin.  

Nous allons commencer par les Souvenir entremêlés de faux souvenirs.

J'ai donc grandi ("normalement" de 0 à 8 ans) entourée de mes parents et de mon grand frère. nous allions en vacances tous les étés à "Argelès sur Mer" . Toujours les mêmes semaines de Juillet et toujours la même maison. À mon avis, cette maison avait un petit portillon jaune un peu écaillé par le temps. L'on rentrait alors dans la cour. C'étaient des dalles en ciment et petits cailloux, qui ne font pas mal aux pieds. Il y avait sur la droite une haie de lauriers-roses et sur la gauche la maison peinte en blanc. La cour était traversante et l'on pouvait aller sur la promenade facilement et vers la plage ensuite... J'ai une image de moi sur la plage tantôt dans l'eau et tantôt sur le sable au grès des petites vagues de la Méditerranée...Ce lieu, ce souvenir ou faux souvenir m'a sauvé de mes démons.

Le petit portillon jaune vient de cette ville, de mon enfance, avant que ma vie bascule.  J'ai très peu de souvenir à ce jour de lorsque j'étais enfant. L'on me dit que c'est normal. 

Cela va t il revenir? oui et non, la vie s'agrandit et nous ne pouvons pas nous souvenir de tout. Et aussi, il y a les traumas qui ont fait leurs dégâts... Je suis à l'aube de mes 30 ans. Tout devient dur flou, long fatigant... Les remarques de tous prennent un poids énorme.Des exemples? (tout s'accumule bien sûr, pas le même jour...)

"Tu es toujours mal coiffé, habillé, ..."

"Tu es susceptible, agressive...""Nous avons une vie sans soucis",

"Tu n'as rien vécu de mal pendant ton enfance, à 10 ans un enfant est formé, il sait et comprend les choses."

Un élément déclencheur a obscurci ma vie, ma vie d'enfant, ma vie d'adolescente, et conditionne maintenant ma vie d'adulte... 

Une phase raisonne...

(flash)

Un jour, il me semble un jour de Noel même, je râlais pour qu'il me laisse tranquille. les "adultes" autours lui disent : "laisse les jouer tranquille et arrête de les emmerder", il se retourne vers les adultes se justifie ", je joue un peu, c'est tout..."

(même là un frisson m'a parcouru)

Il a réussi à m'isoler peu après, me tenant par le bras aussi doux que ferme, pour me dire "Séverine, on était plus câlin avant" me tenant par le bras, j'ai lu dans ces yeux, j'ai lu dans le moment, que la grille se fermer...  

J'avais environ 10 ans ... je deviens son objet. 

J'ai été victime d'un oncle, pervers manipulateur, dans le cercle proche dans ma famille.   

Nous nous retrouvions tous les dimanches au repas chez mes grands-parents. Et tous les dimanches, il exerçait son emprise sur moi jusqu’à ce qu'il m'emprisonne ... Il "jouait" souvent avec moi, chatouilles et me faisait souvent râler, soi j'étais disputée, soi c'est à lui que l'on disait d'arrêter de m’ennuyer...

Je me réfugiais alors vers mon frère qui jouait avec mon cousin. Dans ces moments-là, ce n'était que du jeu tranquillement installé, un oncle qui joue avec sa nièce.

Je devins un "garçon manqué" comme le précisait maman. ne sachant pas m'habiller, me coiffer, ne prenant pas plaisir à faire les boutiques.

Je n'étais bonne qu'à râler.

C'est là que l'on va venir aux faits...

Un jour alors que j'étais à la piscine chez lui, mon frère et mon cousin étaient partis jouer ensemble, il me dit de venir à l’intérieur de la maison. De me sécher vite fait et ce n'était pas grave si je mouillais le sol dans la maison.

Ma tante était du genre maniaque... aspirateur le matin avant d'aller travailler, toujours à nettoyer et à tout remettre vite vite en place dans la maison. Tiens d'ailleurs, je n'ai jamais vu de jouets traînés là-bas. 

Cette scène, moi enfant de 10/11 ans, face à mon oncle, adulte, grand, dans le salon.

Je balaye, la pièce du regard tout est à sa place, je me demande même ce qui va se passer. "tient ma grande prend ton goûter, assis toi sur le canapé", tout est irréel, moi mouillée sur le canapé à faire des miettes partout!

"Mais tati ne va pas aimer, ça va être sale", ce n'est pas grave ma chérie, elle ne le saura pas",

Me voila à manger mon gâteau, avec un jus au salon emmitouflé dans ma serviette. 

Il me demanda de me lever de sortir ma serviette et de faire quelques pauses pour des photos... Me voila objet, face à l'adulte et devant le "jeu", je m'exécute...

Au début je me sentais prisonnière mal alaise...

"Ma chérie, cela ne va pas durer longtemps, et tu vas te détendre au fur et à mesure." 

Des photos, vous allez me dire que ce n'est rien. son regard avait changé, ses mains tremblées, son corps se redisait.

Il avait du plaisir à me regarder, à regarder son jouer. 

Mon corps changeait ... 11 ans, 12 ans, ...le jeu continuait inlassablement chez lui chez moi, des discussions chez mes grands-parents... 

"Tu ne serais plus une enfant, tu deviens une femme",

Il faut que tu te mettes en valeur, ..."  

A chaque fois, le rituel était le même au départ,et il ajoute un "geste déplacé" de plus au fur et à mesure...   

Tout cela jusqu’à jour ou j'ai, je ne sais comment, pris la fuite.

 J'ai pu partir de cet entourage malsain et le fuir...

La suite, je ne peux pas le dévoiler ici, trop dur pour moi ... 

Faites un tour dans les onglets qui suivent pour la "Suite"

N'oublier pas!!! Il faut être bien entouré pour briser ce silence pesant...